Le Cireur
Tom Coelho*
“On connaît l’auteur par son oeuvre.”
(Jean de la Fontaine)
En marchant devant le hall de l’aeroport, je braque mes pieds en découvrant des souliers qui paraissent tristes et fatigués étant bien opaques et négligés.
Je me dirige vers la Cireuse en retrouvant une petite ambiance bien organisée. Il y a quatre professionnels qui sont assis devant les chaises en attendant leur tour pour être servis.
Je m’asseois et je commence à observer un homme assez robuste avec peu de cheveux et gris, ayant sûrement ses cinquante ans, exerçant son office. On me met des chausse-pieds pour protéger les bas, une flanelle, en nettoyant soigneusement la superficie des souliers. Cela paraît la préparation d’une nouvelle confection d’une grande oeuvre d’art.
Mes pieds se reposent sur la caisse, en vérité son chevalet. Tel quel un artiste, il admire les contours de la monture définie par le soudeur. Au lieu de l’huile de ligne, de l’eau. Au lieu de la teinture, de la cire. Un récipiant adapté assume le rôle de la palette. Et un pinceau et une brosse completent son instrument. La toîle peut être pinte.
Pendant qu’il dessine sur ses souliers, un monde de reflexions envahissent sa mémoire. J’ai toujours eu un stereotype de cirage. Un gamin encore très jeune, parcourant les rues à la recherche de quelques échanges afin de renforçer le budget familier . Une activité transitoire, pas une profession.
C’est pour cela, en regardant ce monsieur qui s’occupe de moi ainsi que mes collégues-voisins, je me demande par où se dirige la justice des hommes qui ne permettent pás à ces personnes, avec leur âge bien avançée, avec tant d’experiênces accumulées, des rides qui prennent la face, la fatigue qui abat les yeux, se bénéficient d’un travail moins fatigant mieux remunéré ainsi que plus de temps et des oportunités de loisir.
Pas que cette activité soit indigne. Au contraire, peut-être que c’est un travail plus édifiant. À l’époque des valeurs des consommateurs lorsqu’on priorise que le client doit passer en premier lieu, un cireur doit se mettre à genoux, devant celui qui lui demande ses services, avec son humilité, son expertise et sa compétence.
Le pinceau qui peind, la brosse qui nettoie, la flanelle qui lustre. Après quelques minutes, des traîts griffonés completent le graffismo imaginaire. L’oeuvre a été terminée. Mon hôte me regarde dans les yeux avec un grand sourire et dit:
– Maintenant, cela brille…!
Son expression est resplendissante et pleine de satisfaction. La mission a été realisée. Son talent peut se magnifester et gagner les rues pour l’appréciation du peuple.
Je le félicite, je lui présente mes remerciements, je paie la note et je suis mon chemin, encore bien pensif devant l’exemple de la dedication et le compromis. Et maintenant avec les pieds brilliants. Et la tête illuminée.
21/10/2005
* Tom Coelho!, avec formation en Économie par la FEA/USP, Publicité par la ESPM/SP, spécialisation en Marketing par la Madia Marketing School et la Qualité de Vie dans le Travail par la USP, est consultant, professeur universitaire, écrivain et conférencier. Directeur de l’Infinity Consulting et Directeur de l’État de NJE/Ciesp. Contacts par courriel: tomcoelho@tomcoelho.com.br.
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